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« Troubles DYS chez l’enfant : les comprendre pour mieux les accompagner »

Enfant Multidys

Ils n’aiment pas lire à voix haute. Écrivent parfois en miroir. Oublient la table de 3 ou mettent leur pull à l’envers.
Et pourtant… ce sont des enfants pleins de potentiel, d’imagination, de vie.
Mais voilà : ces enfants, qu’on dit « DYS », vivent chaque jour avec un cerveau qui fonctionne autrement. Et ce fonctionnement atypique est souvent source d’incompréhension, de découragement… et parfois de souffrance.

En tant que praticienne en gestion émotionnelle et maman d’un enfant multidys devenu adulte, je sais à quel point le regard des autres peut être lourd à porter. Et à quel point un regard plus doux peut tout changer.

Cet article n’a pas la prétention d’expliquer tous les troubles DYS, ni de donner LA solution. Mais il est une invitation : à comprendre, à accueillir… et à poser un pas vers plus de bienveillance.

1. C’est quoi les troubles DYS ?

On parle souvent des troubles « DYS » comme d’un tout, un mot valise qui regroupe en fait plusieurs réalités très différentes.


Ce qu’ils ont en commun ? Ce sont tous des troubles spécifiques du développement, c’est-à-dire qu’ils affectent une ou plusieurs fonctions cognitives (langage, motricité, attention, etc.) sans pour autant toucher l’intelligence globale de la personne.

Voici un aperçu de ces fameux DYS, chacun avec sa particularité :

  • Dyslexie : difficulté à lire rapidement, à reconnaître les mots, à décoder les sons. La lecture devient lente, hésitante, généralement fatigante.
  • Dysorthographie : difficulté à écrire sans fautes, à appliquer les règles d’orthographe, à structurer un écrit.
  • Dyscalculie : difficulté avec les chiffres, les opérations, la logique mathématique. Compter, poser une division ou mémoriser les tables devient un vrai casse-tête.
  • Dyspraxie (ou trouble développemental de la coordination) : difficulté à planifier et coordonner les gestes. Elle impacte l’écriture, les activités sportives, l’habillage, etc.
  • Dysphasie (ou trouble du développement du langage oral) : difficultés à comprendre, organiser ou exprimer les mots. Le langage peut être retardé, confus, voire incompréhensible.
  • Dysgraphie : difficulté à écrire de façon lisible et fluide. L’enfant se fatigue très vite et peut développer un rejet de l’écriture.

Il est aussi important de savoir que ces troubles sont souvent associés entre eux. C’est ce qu’on appelle le profil multidys : un enfant peut être à la fois dyslexique et dyspraxique, ou dyscalculique et dysorthographique.

Ces troubles apparaissent dès l’enfance, sont durables dans le temps, mais peuvent être compensés avec un accompagnement adapté, de la patience… et beaucoup d’encouragements.

2. Ce que les DYS ne sont pas :

Avant de chercher à aider, il est essentiel de déconstruire certaines idées reçues. Parce que non, un enfant DYS n’est pas un enfant paresseux, capricieux ou mal éduqué. Et non, il ne suffit pas de « faire un effort » ou « de s’y mettre sérieusement » pour que tout rentre dans l’ordre.

Voici ce que les troubles DYS ne sont pas :

Ce n’est pas un manque d’intelligence

Les enfants DYS ont une intelligence habituellement dans la norme, parfois même très élevée. Ce n’est pas leur capacité à comprendre qui est en jeu, mais la manière dont leur cerveau traite certaines informations spécifiques : les sons, les lettres, les gestes, le langage… Ce traitement différent rend certaines tâches plus longues, plus coûteuses sur le plan cognitif.

Ce n’est pas un trouble du comportement

Ce ne sont pas des enfants “turbulents” ou “manipulateurs”. Si certains peuvent se montrer agités, découragés ou opposants, c’est souvent en réaction à un environnement inadapté ou à un sentiment d’échec répété. Leur comportement est un signal, pas un caprice.

Ce n’est pas un problème d’éducation

Les parents ne sont ni coupables ni défaillants. Les troubles DYS ne sont pas causés par l’environnement familial. Ils sont d’origine neurodéveloppementale, présents dès la naissance, et liés à une maturation cérébrale particulière.

Ce n’est pas une passade, ni une mode

Les troubles DYS sont reconnus médicalement depuis plusieurs décennies.
Ils sont officiellement répertoriés dans la CIM-11 (Classification internationale des maladies) publiée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), sous l’intitulé troubles du développement neuropsychologique.

Leur prise en charge repose sur un diagnostic pluridisciplinaire, réalisé par des professionnels de santé formés : orthophonistes, ergothérapeutes, neuropsychologues, médecins spécialistes… Ce parcours peut parfois être long, mais il permet de poser des mots, de mettre en place des aides concrètes, et surtout d’ouvrir la voie vers une scolarité mieux adaptée.

Comment sont-ils diagnostiqués ?

Le diagnostic est posé par une équipe pluridisciplinaire, souvent composée de :

  • Médecins spécialistes (neuropédiatre, pédopsychiatre…),
  • Orthophonistes,
  • Ergothérapeutes,
  • Psychologues (notamment en bilan neuropsychologique),
  • Psychomotriciens.

Ce parcours peut être long et parfois épuisant pour les familles. Mais il est essentiel pour :

  • Nommer ce qui se passe (mettre des mots, c’est déjà soigner),
  • Mettre en place un plan d’accompagnement à l’école,
  • Se sentir enfin légitime dans ses ressentis et ses besoins.

Alors non, ce n’est pas « dans leur tête », ce n’est pas « une excuse », et ce n’est surtout pas le fruit de l’imagination des parents.
C’est un fonctionnement différent, qui mérite d’être reconnu, compris et accompagné.

3. Un fonctionnement cérébral différent, pas déficient

Ce que l’on appelle trouble DYS est en réalité l’expression d’un traitement de l’information atypique.
Le cerveau de ces enfants fonctionne différemment, pas moins bien. Il capte, trie, analyse… mais pas de la même manière, ni au même rythme que la majorité.

Prenons un exemple simple :
un enfant dyslexique peut être d’une grande intelligence verbale, mais peiner à associer les lettres aux sons. Son cerveau a du mal à automatiser ce lien. Il doit donc mobiliser énormément d’énergie pour lire une ligne qu’un autre élève lit sans effort. Ce n’est pas une question de volonté, mais de circuit neuronal.

Les études en neurosciences ont montré que :

  • Chez les enfants DYS, certaines zones cérébrales sont sous-activées par rapport à la norme lors de tâches spécifiques,
  • Tandis que d’autres zones compensent, en développant parfois des aptitudes remarquables (pensée en image, intuition, créativité, logique visuelle…).

Ce fonctionnement n’est donc pas un handicap global, mais une spécificité neurologique. D’ailleurs, de nombreuses personnalités brillantes sont elles-mêmes neuroatypiques. On parle aujourd’hui de plus en plus de « neurodiversité », pour rappeler que la norme n’est qu’une moyenne, pas un idéal.

C’est ce regard que j’aime transmettre aux parents et aux enfants que j’accompagne :
Non, tu n’as pas un cerveau cassé. Tu as un cerveau singulier, qui demande juste un mode d’emploi un peu différent.

Et quand on comprend comment il fonctionne… tout devient possible.

Théo, 9 ans, un de mes consultants, est un enfant curieux, vif, avec une passion incroyable pour les insectes. Il peut te décrire avec enthousiasme la différence entre un coléoptère et un orthoptère, mais il se fige dès qu’il faut lire une consigne à haute voix.
Depuis le CP, il est en difficulté. À force d’entendre « tu ne fais pas d’effort », « tu rêves », « tu n’écoutes jamais », il a fini par s’en convaincre lui-même. Il dit souvent : « Je suis nul en tout. »

Lors de son accompagnement, après un bilan orthophonique qui confirme une dyslexie et une dysorthographie sévères, on travaille ensemble sur ses émotions. On utilise les Fleurs de Bach pour l’aider à retrouver confiance, accueillir sa frustration, et retrouver du plaisir à apprendre autrement.
Peu à peu, Théo commence à oser lever la main à l’école, à ne plus pleurer à la moindre erreur. Son regard change, et celui de ses parents aussi : ils découvrent un enfant sensible, créatif, qui a juste besoin de plus de temps, de soutien… et d’une bonne loupe pour explorer le monde à sa façon.

4. Pourquoi la bienveillance change tout

Quand un enfant vit avec un trouble DYS, il se heurte très tôt à des situations d’échec, de comparaison, de fatigue mentale. Il met plus de temps à comprendre une consigne, à finir un exercice, à lire un texte.
Alors que les autres avancent, lui lutte. Jour après jour. Et ce combat invisible laisse des traces.

Dans ce contexte, le regard des adultes — parents, enseignants, thérapeutes — devient fondamental.
Car le regard que l’on pose sur l’enfant devient le regard qu’il pose sur lui-même.

Un enfant qu’on comprend, qu’on encourage, qu’on soutient… c’est un enfant qui garde le goût d’apprendre.
Un enfant qu’on corrige sans cesse, qu’on compare, qu’on pousse sans l’écouter… c’est un enfant qui finit par se dire qu’il est nul, qu’il ne réussira jamais, qu’il ne mérite pas.

La bienveillance n’est pas de la complaisance. Ce n’est pas laisser tout passer, ni nier les difficultés.
C’est dire :

« Je vois que c’est difficile pour toi. Mais je suis là. Tu as le droit d’avoir besoin d’aide. Et tu es capable d’avancer à ton rythme. »

Dans ma pratique, je vois combien un simple changement de posture parentale ou pédagogique peut transformer une dynamique familiale ou scolaire.
Lorsque les émotions sont reconnues, les besoins entendus, et les efforts valorisés, les enfants s’ouvrent. Ils reprennent confiance. Ils osent.

« L’enfant n’est pas un vase que l’on remplit, mais une source que l’on laisse jaillir. »
— Maria Montessori

Et si cette phrase devenait notre ligne de conduite à tous ?

5. Une approche globale pour accompagner autrement

Quand on parle de troubles DYS, on pense souvent en priorité à la rééducation scolaire : orthophonie, ergothérapie, adaptation pédagogique.
C’est bien sûr essentiel.
Mais ce que l’on oublie parfois, c’est que le vécu émotionnel de l’enfant et de sa famille est tout aussi important que le trouble lui-même.

Parce qu’un enfant DYS n’est pas « juste » en difficulté d’apprentissage.
Il est aussi, bien souvent :

  • fatigué de devoir faire plus d’efforts que les autres,
  • inquiet de ne pas réussir,
  • découragé par l’échec répété,
  • en colère de se sentir incompris.

Et un parent d’enfant DYS, lui aussi, peut être :

  • perdu face aux diagnostics et aux démarches,
  • frustré de ne pas savoir comment aider,
  • épuisé émotionnellement,
  • ou même culpabilisé.

C’est là qu’intervient mon approche globale et naturelle.
Mon rôle, en tant que praticienne en gestion émotionnelle, est de proposer un accompagnement complémentaire aux suivis classiques, qui vient apaiser, soutenir, encourager.
Voici quelques clés concrètes que j’utilise :

Les Fleurs de Bach

Des élixirs floraux ciblés pour accompagner les émotions liées :

  • à la frustration (Holly, Impatiens),
  • à la peur de l’échec (Larch),
  • au découragement (Gentian),
  • à la perte de confiance (Cerato, Mimulus, Elm…).

Ces élixirs ne remplacent aucun traitement, mais offrent un soutien doux, subtil, profondément adapté à l’émotion de l’instant.

La naturopathie et l’alimentation adaptée

L’alimentation joue un rôle fondamental dans la gestion des émotions, de l’attention et de la fatigue.
Un enfant DYS a souvent besoin d’un apport renforcé en :

  • Oméga-3 (poissons gras, graines de lin ou de chia),
  • Magnésium (oléagineux, banane, cacao non sucré, légumes verts),
  • Vitamine B6 (poulet, banane, pois chiches).

On évite au maximum les sucres rapides et les additifs (colorants, glutamate…), qui peuvent aggraver l’agitation ou les troubles de l’attention.
Un goûter simple et efficace ?

Quelques amandes, un fruit frais et un carré de chocolat noir à 70 %.


C’est à la fois nourrissant pour le corps et apaisant pour le système nerveux.

La respiration consciente

La respiration est un outil magique… et totalement gratuit.
Je propose souvent l’exercice suivant, que les enfants aiment beaucoup :

Le souffle de la plume
On imagine une plume légère posée sur le bout du nez.
L’enfant doit souffler tout doucement dessus, comme s’il ne devait pas la faire tomber.
Ce petit jeu ralentit naturellement le rythme cardiaque et active le système parasympathique (celui qui calme).
On peut le faire pendant 1 minute, avant les devoirs ou quand une crise monte.

Une routine de recentrage

Créer des rituels simples permet à l’enfant de se sentir en sécurité et de mieux gérer les transitions.
Voici un exemple que je recommande souvent après l’école :

  1. Un goûter nutritif et calme (pas devant un écran),
  2. 5 minutes de respiration ou de bercement dans un fauteuil poire ou un cocon sensoriel,
  3. Une activité plaisir (dessin, mandala, pâte à modeler),
  4. Ensuite, seulement, les devoirs – en petites séquences de 10 à 15 minutes avec pauses actives.

Ce genre de routine aide à prévenir les débordements émotionnels et à restaurer une atmosphère sereine dans la maison.

Et si on changeait de regard ?

Comprendre les troubles DYS, ce n’est pas devenir expert en neuropsychologie.
C’est d’abord reconnaître qu’un enfant peut apprendre autrement, et que c’est parfaitement valable.
C’est accepter que l’échec ne soit pas un défaut, mais une étape.
Et que derrière chaque difficulté, il y a une force à révéler, une sensibilité à protéger, une richesse à accueillir.

Tu es parent, enseignant, professionnel ?
Tu croises dans ton quotidien un enfant qui te semble « en décalage », « dans la lune », « à la traîne » ou « trop sensible » ?
Alors peut-être que ce qu’il attend de toi, ce n’est pas une solution immédiate… mais ton regard bienveillant.

Et si tu sens que le découragement, la culpabilité ou le doute commencent à peser trop lourd, je suis là pour t’écouter.
Mon approche, c’est celle d’un accompagnement naturel, respectueux, et profondément humain.
Un espace où chaque émotion a sa place. Et où chaque famille peut retrouver de l’apaisement.

Tu n’as pas à tout porter seul. Parlons-en.

Valérie Duboc, naturopathe certifiée. Conseillère Fleurs de Bach agrée.

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